Par Olivier Boulay, Président fondateur de VertO
La transition écologique n’est plus une option, mais une nécessité. Alors que les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir, les industries, responsables d’une part significative des émissions mondiales de CO₂, ont un rôle clé à jouer. En tant que fondateur de VertO, une entreprise spécialisée dans la transformation mobile et décarbonée des déchets plastiques industriels, je suis convaincu que l’innovation et l’engagement des acteurs industriels sont essentiels pour réduire durablement leur impact carbone. Mais pourquoi est-il crucial de poursuivre ces efforts, et comment les entreprises peuvent-elles concilier performance économique et responsabilité environnementale ?
L’urgence climatique : un impératif pour les industries
Les données sont sans appel : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les industries manufacturières et la production d’énergie représentent près de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En France, le secteur industriel est responsable d’environ 19 % des émissions nationales. Face à cette réalité, les réglementations se durcissent, avec des objectifs ambitieux comme la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour les entreprises, cela signifie qu’elles doivent repenser leurs processus de production, optimiser leur consommation énergétique et adopter des technologies bas carbones. Par exemple, chez VertO, nous avons développé une solution mobile permettant de transformer les déchets plastiques directement sur les sites industriels, réduisant ainsi les émissions liées au transport et à la logistique. Ces innovations ne sont pas seulement bénéfiques pour l’environnement : elles permettent aussi aux entreprises de se préparer aux futures contraintes réglementaires et de renforcer leur résilience face aux chocs énergétiques.
Les efforts déjà réalisés et l’écart à combler pour respecter l’Accord de Paris
Depuis 2015 et la signature de l’Accord de Paris, de nombreux progrès ont été accomplis. En Europe, les émissions industrielles ont diminué de 20 % entre 1990 et 2020, grâce à des politiques volontaristes, des innovations technologiques et une meilleure efficacité énergétique. En France, des entreprises comme L’Oréal, Danone ou Saint-Gobain ont réduit leurs émissions de 30 à 50 % en adoptant des énergies renouvelables, en optimisant leurs chaînes de production et en recyclant leurs déchets.
Cependant, ces avancées restent insuffisantes. Selon le GIEC, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, les émissions mondiales doivent être réduites de 43 % d’ici 2030 par rapport à 2019. Or, au rythme actuel, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 2,7 °C d’ici la fin du siècle. Pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris, les efforts doivent être multipliés par trois. Cela implique une accélération massive des investissements dans les technologies bas carbones, une généralisation de l’économie circulaire et une coopération renforcée entre les États, les industries et les citoyens.
La réduction de l’impact carbone : un levier de compétitivité
Réduire son empreinte carbone n’est pas seulement une contrainte, c’est aussi une opportunité. Les consommateurs et les investisseurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux. Selon une étude de Nielsen, 73 % des consommateurs mondiaux sont prêts à payer plus cher pour des produits durables. De même, les fonds d’investissement intègrent désormais des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs décisions.
Les entreprises qui anticipent cette tendance en adoptant des pratiques durables gagnent en attractivité et en compétitivité. Par exemple, Schneider Electric, avec qui nous avons collaboré, a réduit ses émissions de CO₂ de 25 % en cinq ans grâce à de multiples initiatives. Ces efforts ont non seulement amélioré son image de marque, mais aussi optimisé ses coûts de production.
L’innovation et la collaboration : des clés pour accélérer la transition
La transition vers une industrie bas carbone ne peut se faire sans innovation. Les technologies comme l’économie circulaire, l’utilisation de matériaux recyclés ou les énergies renouvelables offrent des solutions concrètes. Chez VertO, nous avons démontré qu’il était possible de transformer par jour environ 1.5 tonne de déchets plastiques en nouvelles ressources, directement sur les sites de nos clients, grâce à notre unité mobile. Selon une étude de l’ADEME, 1 tonne de déchets plastiques recyclés, c’est 2 tonnes de CO2 non émis versus la production de matière vierge.
Cependant, l’innovation ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une collaboration entre les acteurs industriels, les pouvoirs publics et les startups. Les partenariats, comme celui que nous souhaitons mener avec de grands groupes industriels, montrent que la synergie entre grands groupes et jeunes pousses peut accélérer la transition écologique. Les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer, en soutenant financièrement les projets innovants et en simplifiant les réglementations pour encourager les initiatives vertes.
Conclusion
La réduction de l’impact carbone de l’activité industrielle est un défi majeur, mais aussi une formidable opportunité. En agissant dès maintenant, les entreprises peuvent non seulement contribuer à la lutte contre le changement climatique, mais aussi renforcer leur compétitivité et leur résilience. Chez VertO, nous croyons que chaque tonne de CO₂ évitée est un pas de plus vers un avenir durable.
L’enjeu n’est plus de savoir si nous devons agir, mais comment nous pouvons agir ensemble, plus vite et plus efficacement. La transition écologique est un marathon, et chaque effort compte. À nous, industriels, innovateurs et citoyens, de relever ce défi pour les générations futures.


